Cette rubrique se penche sur un phénomène qui
est apparu il y a quelques années et qui ne s’arrange pas avec
l’apparition du DVD : c’est la modification des films par leurs
auteurs, producteurs et parfois même auteurs en vue d’une nouvelle
exploitation commerciale la plupart du temps. Cette éternelle question
de l’art considéré comme ouvrage en perpétuelle évolution
ne serait pas condamnable si la nouvelle version de l’œuvre ne provoquait
pas la disparition pure et dure de l’œuvre originale.
Cette rubrique souhaite donc pousser un grand coup de gueule et s’adresse
à toutes les personnes qui n’en auraient pas conscience afin qu’elles
boycottent purement et simplement les nouvelles versions, poussant progressivement
les producteurs à ne plus toucher aux œuvres du passé.
Les œuvres de William Friedkin.
Non content d’insister pour sortir ses films en 4/3 en DVD, le grand FRIEDKIN
est littéralement devenu fou en modifiant la fin de son admirable « RAMPAGE ».
D’un réquisitoire implacable sur la culpabilité, il a fait
un téléfilm bonne conscience.
Que dire de « JADE », sinon que le recadrage en 4/3 nous
le prive –éternellement ?
Le plus grave, c’est qu’il a osé touché, sous les
relances multiples de William Peter Blatty, l’auteur du livre, à
« L’EXORCISTE » film carrément parfait, pour
rajouter des scènes inutiles ou tape à l’œil.
Quelle pitié de lire dans « Les coulisses de l’exorciste »
que Friedkin refuse carrément de modifier son film et décortique
scène après scène le pourquoi du comment avant de baisser
son froc quelques mois plus tard et de dire exactement le contraire. La Warner
était passée avec un gros chèque…
Enfin, son film oscarisé « FRENCH CONNECTION »
n’a pas été touché, peut-être parce que les
droits appartiennent à la FOX…
Le BLADE RUNNER de Ridley Scott
Qu’est-il arrivé pour que Ridley Scott sorte cette version « Director’s
cut », pétrie d’onirisme ridicule alors que l’écrin
original était à pleurer de génie ?
Les films de Steven Spielberg
Spielberg a été frappé de bonne conscience aiguë de
façon à contenter l’establishment hollywoodien. On lui reprochait
une violence accrue dans ses films. Il a répondu à ça en
coupant un plan de son « INDIANA JONES AND THE TEMPLE OF DOOM ».
Le verra-t-on réapparaître en DVD ? Rien n’est moins
sur… Réponse le 4 novembre prochain…
Que lui est-il passé par la tête pour gratifier son admirable « CLOSE
ENCOUNTERS OF THE THIRD KIND » de scènes bavardes et de supprimer
cette superbe musique de « PINOCCHIO » qui accompagnait
le générique final ? A l’heure qu’il est le DVD
ne propose que cette version débile…
Et « E.T », que dire de son intention de relifter son
extra-terrestre afin qu’il ne ressemble plus qu’à un être
virtuel ? Supprimant aux passages les armes des adultes qui voulaient stopper
les gamins (au nom de cette fameuse bonne conscience), il en profite pour décaler
la musique et rendre inepte son découpage précis, jusqu’alors
irréprochable.
Les films de George Lucas
Que lui est-il arrivé ?
C’était un réalisateur appliqué, il est devenu un
gros producteur sommeillant, une sorte d’Ewok croisé avec Jabba.
Il a réussi à faire d’un film une véritable industrie.
Tout irait bien s’il ne prenait pas les fans de sa célèbre
trilogie pour des gogos, multipliant les sorties cassettes, faisant disparaître
les versions originales, reliftant, jouant du chantage et finalement accouchant
d’une nouvelle trilogie dont les deux premiers épisodes sont à
son image : ils ne ressemblent plus à rien.
Copiant la mentalité de son ami Spielberg, il a réussi à
amputer son « STAR WARS » d’une scène un
tantinet sarcastique (scène de bar entre Greedo et Solo), la rendant
aussi fade et dénuée de caractère que ses derniers films.
Cette liste s’agrémentera de jour en jour de nouvelles
revendications !
Agissez, réagissez, joignez le mouvement !
Une seule adresse : whywhy@alfyprod.com !